Comment redéfinir sa propre normalité capillaire & se réjouir des petites victoires !

Cela fait désormais 21 ans que je suis atteinte d’alopécie androgénétique. Je me suis toutefois vraiment aperçue d’une perte de cheveux anormale il y a 15 ans. Quand je regarde en arrière j’observe un paradoxe…

La période où je me sentais le plus mal à cause de mes cheveux était au début de ma perte de cheveux. Je m’imaginais déjà chauve. Je pleurais à chaque fois que je regardais mes cheveux (ce qui arrivait assez souvent étant donné que j’étais obsédée par ça).

Paradoxalement c’était pourtant la période où j’avais le plus de cheveux étant donné qu’il s’agissait du début de ma perte de cheveux néanmoins j’étais véritablement effondrée !

Depuis cette période très sombre, je suis passée par beaucoup de phases. (Si ça vous intéresse voici L’histoire de mes cheveux sur 30 ans : L’évolution progressive de mon alopécie). J’ai eu une période où je n’avais quasiment plus rien.

J’ai aussi expérimenté énormément de traitements en tout genres. (Tout ce que j’ai essayé en 15 ans). Certains traitements ont été véritablement dangereux pour ma santé. (Oui je fais partie de celles qui ont fait la grosse bêtise de prendre Androcur pendant plus de 5 ans et à très hautes doses en plus).

J’étais arrivée à un point où de toute façon je pensais que jamais plus je n’aurais de chevelure « normale ». Je m’étais même faite une raison. Finalement contre toute attente j’ai réussi à récupérer des cheveux.

Mon acceptation personnelle et ma définition de ma normalité capillaire !

Enfin je n’ai et je n’aurais jamais la chevelure de Shakira entendons nous bien. (D’ailleurs quiconque arborant ce type de chevelure et vous affirmant avoir une alopécie androgénétique est une menteuse éhontée).

Je n’ai même pas récupéré la chevelure du début de mon alopécie. Cependant malgré tout je me sens tout de même plus « normale ». Aujourd’hui je peux me balader dans la rue sans me sentir honteuse de mes cheveux (je ne dis pas qu’on devrait l’être mais c’est malheureusement ce que je ressentais).

Mieux encore les nouvelles personnes que je rencontre ne remarquent même plus du tout mon alopécie du premier coup d’oeil (même sans extensions). Je dois dire que cela me rassure énormément, je me sens bien mieux physiquement. J’ai l’impression d’être juste une femme parmi tant d’autres sans spécificités physiques étranges…

La normalité capillaire est relative aux critères de chacune !

A ce niveau de lecture, vous vous demandez quel est le but de cet article ? Ok elle se sent mieux, c’est pas forcément mon cas et quel est le rapport avec ma propre alopécie ?

Justement j’ai parlé avec de nombreuses femmes atteintes d’alopécie depuis la création de mon site ! J’ai été assez surprise de constater que beaucoup d’entre elles avaient encore une très belle chevelure avec une alopécie vraiment imperceptible (en soit tant mieux pour elles si elles ont pris l’alopécie à ses prémices elles seront en mesure de mieux la gérer).

Cela m’a juste amenée à constater que la notion de « normalité » qui est déjà un concept très subjectif en soit mais est en fait propre à chacune et au regard qu’elle porte sur elle même mais aussi à son histoire, à sa chevelure d’origine … Par exemple certaines femmes vivent très mal le fait de perdre leurs cheveux parce qu’elles disposaient auparavant d’une chevelure exceptionnelle et qu’elles définissaient leur beauté par leur chevelure ! D’autres (comme moi) à l’inverse on relativisé car elles n’avaient pas des cheveux exceptionnels dés le départ … Le tout est de savoir définir sa propre normalité capillaire afin de s’accepter au mieux !

Qu’est ce que la normalité capillaire ?

Definition Normalité (pour une personne humaine) : État, caractère de ce qui est conforme à la norme, à ce qui est considéré comme l’état normal. La norme étant un État habituel, régulier, conforme à la majorité des cas. C’est un modèle courant ou moyenne dégagée statistiquement et qui représente les caractéristiques humaines d’une espèce. Intelligence, poids, taille qui correspond à la norme.

Aucun de ces critères ne font référence aux cheveux bien que de nombre d’entre eux font référence à l’état physique d’une personne. De plus cela diffère beaucoup entre un homme et une femme. Un homme chauve sera plus facilement accepté en société qu’une femme chauve. L’un sera considéré comme parfaitement normal (la calvitie masculine étant commune) alors que l’autre sera considéré comme malade ou au mieux « étrange ».

Cependant ce sont des extrêmes. En effet dans le cas d’alopécie androgénétique spécifiquement on a la « chance » de ne pas perdre tous ses cheveux mais juste une partie. Cependant cela est trop peu souvent perçu comme une opportunité. En effet il est possible de regagner un peu de cheveux. Après tout j’en suis bien la preuve vivante non ? C’est souvent difficile mais c’est possible alors autant s’accrocher à cet espoir. Je ne l’ai pas particulièrement fait personnellement car je n’y croyais plus et pourtant ça a fini par arriver assez pour avoir la capacité de me sentir mieux…

D’ailleurs en faisant mes recherches sur la « norme physique d’une femme » je n’ai trouvé uniquement des critères de poids et de taille. Etonnement absolument aucune étude ne mentionnait les cheveux.

La normalité capillaire est définie par le type de société & le regard sur soi !

Il n’y a pas réellement de définition de norme capillaire, or elle existe tout de même un peu. Elle varie considérablement en fonction des pays d’ailleurs. En fonction des cultures, les cheveux sont perçus bien différemment.

Les cheveux jugés en fonction des cultures !

J’avais vu un reportage sur Arte où une jeune fille expliquait que ses cheveux teints en rose flashy étaient perçus bien différemment en France et en Angleterre.

• En France elle se sentait jugée comme une excentrique voir même subissant parfois des jugements de valeur très durs comme le fait de penser qu’elle se droguait surement.
• Pour les britanniques, bien plus habitués à toutes sortes d’excentricité elle était jugée comme un bohème surement écolo, vegan. Comme quoi tout est une question de perception !

Les cheveux comme critère de beauté !

Mais les choses peuvent aussi évoluer chez nous également ! Prenons l’exemple de Miss France. Cela fait des décennies qu’on élisait toujours le même genre de femmes. Elles avaient toutes les cheveux longs bien souvent lisses, souvent de couleur châtain. Même les quelques gagnantes noires ou métisses se retrouvaient à devoir se lisser les cheveux pour correspondre « aux normes ».

Cela a cependant évolué au fil du temps … Aujourd’hui les candidates noires peuvent concourir avec leurs cheveux crépus avec des coupes afro sans se retrouver discriminées. Certaines revendiquent même leur coiffure afro et refusent de se lisser les cheveux (et c’est leur droit)

Cette année une Miss aux cheveux courts a même été élue. Cela a surpris et elle a subit bon nombre de critiques (également sur son corps jugé trop maigre). Au final elle a su s’imposer avec élégance prouvant que la beauté pouvait aussi inclure la diversité.

Alors bien évidemment toutes ces femmes ont des cheveux. Cependant il y a aussi eu une miss sans cheveux et dans un concours à l’échelon au dessus pour Miss Univers. Il s’agissait de Shudufhadzo Musida, Miss Afrique du Sud 2020. Elle était sublime même sans cheveux.

Tout cela montre que les mentalités évoluent et vont davantage vers la diversité. Cela va de pair avec le mouvement « Body Positive » lancé pour accepter tous les corps quelqu’ils soient maigre ou gros, avec des défauts …

Apprécier sa repousse de cheveux pour mieux vivre !

Aujourd’hui je n’ai toujours pas une belle chevelure et ça ne sera probablement jamais le cas. J’avoue que mes cheveux ne seront jamais un atout beauté chez moi j’en suis consciente. J’ai même développé un complexe connexe à mon alopécie. Mon front qui était déjà grand et qui s’est agrandi avec mon alopécie. Malgré tout je me sens mieux au quotidien. Je me sens comme toutes les femmes même en me lâchant les cheveux. C’était une chose qui était inconcevable pour moi il y a à peine un an.

Après je vais être sincère même si je me sens bien au quotidien avec mes propres cheveux sans artifices, si je fais un shooting photo professionnel, je ne vais pas être hypocrite je préférerais toujours porter un volumateur ou une perruque afin de me sentir belle et avoir plus confiance en moi. Cela me permet d’être à l’aise sans avoir à penser à mes cheveux !

En somme je vous invite à trouver votre propre normalité capillaire dans laquelle vous vous sentez bien ! De la même façon si vos proches ou vos collègues vous affirment qu’ils ne voient pas votre alopécie réjouissez vous, cela signifie que pour eux vous rentrez dans la normalité capillaire et c »est génial !