L’alopĂ©cie ne touche pas que des adultes. On a tendance Ă l’oublier mais il y a aussi des enfants et des jeunes filles qui y sont confrontĂ©s. Elles traversent des Ă©preuves encore plus dures que les adultes. Pour cette raison j’ai toujours eu une pensĂ©e particuliĂšre pour elles. Elles sont tellement courageuses. La rĂ©silience elles connaissent par coeur mais cela fait d’elles de belles exceptions.
J’ai rencontrĂ© Pauline sur Instagram. J’ai tout de suite Ă©tĂ© conquise par sa fraicheur et sa joie de vivre. Elle a Ă©tĂ© touchĂ©e trĂšs jeune par l’alopĂ©cie et c’est encore une toute jeune fille Ă©tant donnĂ© qu’elle n’a pas 20 ans (tout comme Anne aka Alopecian Girl Boss) Elle avance toutefois dans la vie avec une dĂ©termination sans bornes. Plus encore elle a sur transformer son alopĂ©cie en force.
Cette force l’a menĂ© Ă un Ă©panouissement personnel mais aussi Ă de fabuleuses opportunitĂ©s qui se sont prĂ©sentĂ©es Ă elle grĂące Ă l’authenticitĂ© dont elle a fait preuve. Elle est aujourd’hui un trĂšs beau porte parole de l’alopĂ©cie non comme une faiblesse mais un obstacle de vie qu’elle a su surmonter avec brio !
Vous vous attacherez j’en suis sure Ă sa personnalitĂ© pĂ©tillante comme je l’ai Ă©tĂ©. Elle commence aujourd’hui sa vie de femme avec la dĂ©termination et fiertĂ©. Elle a plein de projets en cours mais je sais que d’autres encore se prĂ©senterons … Suivez cette jeune femme elle ira loin faisant fit de l’alopĂ©cie !
Lâhistoire de Pauline Alopecia : D’une enfant meurtrie elle est devenue une femme accomplie !
L’alopĂ©cie s’est invitĂ©e trĂšs jeune dans la vie de Pauline …
Hello ! Moi, câest Pauline, et depuis quelques semaines, jâai 19 ans.
Si, aujourdâhui, je dĂ©cide dâĂ©crire, câest pour raconter mon histoire, en partie, mais aussi, pour briser, je lâespĂšre, les codes, les tabous, et tout ce que nous apprend et nous inculque cette sociĂ©tĂ©.
Ă lâĂąge de 7 ans, jâĂ©tais une petite fille souriante, heureuse et je croquais la vie Ă pleine dents. Il a fallut que je remarque des petites plaques sans cheveux Ă lâarriĂšre de mon crĂąne, pour que tout change la donne. Coiffeuse, mĂ©decin traitant, et un diagnostic de posĂ© : je suis atteinte de pelade. On me colle le mot maladie sur le front et on sâarrĂȘte lĂ . Jâai 7 ans, je ne comprends pas ce quâil se passe. Je ne connais pas le mot maladie, ou du moins, je ne le comprends pas. Alors, je continue de vivre, comme avant, comme la petite fille souriante de 7 ans.
AprĂšs, il y a eu mes 8 ans, et lâexpansion de ma pelade. Jâavais toujours des cheveux, mais pas suffisamment pour cacher la totalitĂ© de mes plaques. Je mâen fichais, royalement parce que je ne rĂ©alisais pas l’ampleur que ça pouvait avoir aux yeux, aux mots et aux gestes des autres, et puis aussi, parce que pour la petite Pauline de 8 ans, câĂ©tait juste des cheveux, ni plus, ni moins.
Le regard et les moqueries des enfants est difficile Ă encaisser …
Les moqueries et les surnoms tels que « crĂąne dâoeuf » ou ce genre de chose, ont dĂ©barquĂ© dans ma petite vie sans que je ne puisse rien y faire.
On sâamusait Ă me suivre, me faire peur, dans la cour de lâĂ©cole, Ă la cantine, quand je rentrais chez moi. Ăa a durĂ© 6 mois. 6 mois dâimpuissance. Puis mon papa mâa sorti de cette routine, les grands de lâĂ©cole sont partis au collĂšge, et moi, jâallais mieux. Jâai mĂȘme commencĂ© Ă retrouver des cheveux plus denses, plus Ă©pais, qui suffisaient Ă cacher mes plaques restantes.
Les annĂ©es ont passĂ©, la rentrĂ©e en sixiĂšme est arrivĂ©e, jâĂ©tais Ă©panouie, mĂȘme si, jâavais compris que jâĂ©tais dite comme diffĂ©rente aux yeux des autres et de la sociĂ©tĂ© qui mâa « Ă©levĂ©e ». Que je nâĂ©tais pas dans les normes (bon je ne comprenais pas ce mot sans doute mais câest comme ci je me le disais hahaha). Et surtout, que rien ne sera plus jamais comme avant. Jâallais devoir vivre des Ă©preuves, dâautres sans doute. Mais je ne pensais pas si tĂŽt.
CinquiĂšme. 12 ans. Novembre 2014 : Il a fallu seulement quelques semaines, je dirais 3 ou peut-ĂȘtre 4, pour que je devienne totalement chauve. Vide de cheveux, de pilositĂ© corporelle, et, surtout, vide dans ma tĂȘte.
Jamais on ne mâavait dit que cette maladie auto-immune pouvait se dĂ©velopper autant, jusquâĂ en devenir physiquement quelquâun dâautre, ou du moins, Ă tout perdre, sans y ĂȘtre prĂ©parĂ©e.
Sans savoir pourquoi, jâai perdu rapidement, tous mes cheveux ainsi que ma pilositĂ© corporelle. Ăa a Ă©tĂ© trĂšs rapide, vraiment, trĂšs rapide. Je nâosais plus me regarder dans un miroir, jâavais peur de mon reflet, peur de moi. Je me sentais vide et perdue. Autour de moi, flottait le mĂȘme sentiment dâincertitude et dâincomprĂ©hension.
Le harcĂšlement scolaire est arrivĂ© juste Ă cause de l’alopĂ©cie …
Au collĂšge, on ne mâa pas Ă©pargnĂ©. Je suis trĂšs vite devenue la bĂȘte de foire. LA personne Ă qui faire mal (comme ci je nâĂ©tais dĂ©jĂ pas assez dĂ©boussolĂ©e). Des rumeurs ont commencĂ© Ă circuler. Comme quoi « jâavais un cancer », « jâĂ©tais contagieuse », « jâallais mourir », « il ne faut pas mâapprocher ». Bref. JâĂ©pargne les je ne sais combien de mots que jâai pu entendre Ă mon Ă©gard.
Comme ci pour beaucoup, les mots ne suffisaient pas, on a commencĂ© Ă arracher mon bonnet, que jâai portĂ© de novembre 2014 Ă avril 2015. CâĂ©tait trĂšs humiliant et personne ne faisait rien. On me disait de me taire, je ne ne souriais plus, jâavais peur au quotidien, je mâenfermais sur moi-mĂȘme, et rapidement, tout ça est vite devenue une routine. Chaque matin je me levais en me disant « encore une journĂ©e Ă tenir », et je savais que jâallais encore et encore mâintĂ©grer les nombreux mots que lâon me disait.
Quand je suis rentrĂ©e en troisiĂšme, jâai cru, trop vite, que tout ça Ă©tait derriĂšre moi, parce que ceux qui me faisait mal en partie, Ă©taient partis au lycĂ©e, ou, ailleurs. Mais je ne savais pas quâil existait comme une « rechute », le moment oĂč tu « rĂ©alises » et que tu commences Ă mettre des maux et des mots sur ce que tu as vĂ©cu.
Pendant que je le vivais, cet harcĂšlement scolaire, je ne savais pas que ça en Ă©tait un. Pendant que je le vivais, je tenais, parce que câĂ©tait en train de se passer. Mais lâaprĂšs a Ă©tĂ© encore plus dur. Je commençais vraiment Ă comprendre ce quâon mâavait dit ou fait, et je me rendais compte de qui jâĂ©tais devenue. Un sourire en moins, des mots et des maux qui nâĂ©taient pas les miens. Bref, on mâavait finalement transformĂ© en quelquâun que je nâĂ©tais pas. De lĂ , sont nĂ©es les idĂ©es noires et la pensĂ©e la plus dur, avoir rĂ©ussi Ă me faire comprendre que je ne servais Ă rien ici, que je nâavais pas ma place sur cette Terre.
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Une perruque comme « remÚde » (tout du moins social) pour se cacher du regard des autres
Est ensuite arrivĂ©e la rentrĂ©e au lycĂ©e. Comme un renouveau pour moi, une façon de tout oublier et de tout reprendre de zĂ©ro. Encore une fois, une fois de plus, je mâĂ©tais voilĂ©e la face. Je ne savais pas quâon oubliait pas, que, juste, on apprenait Ă vivre avec.
Mais je ne pouvais mĂȘme pas encore, vivre avec, parce que, jâĂ©tais cachĂ©e sous ma perruque, celle qui finalement mâavait longtemps cachĂ©e du regard des autres, mais celle aussi que je nâavais pas dĂ©cidĂ© de mettre, qui devenait un casque trop lourd Ă porter. Enfaite, tout ça Ă©tait une prison, et des centaines de milliers de combats psychologiques et invisibles. Parce que se taire Ă©tait Ă©puisant, mais parler mâĂ©tais comme impossible aprĂšs un trop long silence. Je me sentais seule avec mon vĂ©cu, seule cachĂ©e sous ma perruque. Comment expliquer aux autres que ça nâallait pas alors que ça ne se voyait pas ?
Comment dire Ă mes nouveaux ami/es que je ne pouvais pas tout faire comme eux parce que ma perruque Ă©tait handicapante dans mon quotidien de jeune fille sportive ? Comme parler ? Ces questions tournaient en boucle dans ma tĂȘte.
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La force d’accepter son alopĂ©cie publiquement malgrĂ© tout
Le temps passait, puis est arrivĂ© un voyage scolaire en Finlande quand jâĂ©tais en classe de premiĂšre. Un voyage qui a clairement changĂ© ma vie. Enfaite, câest souvent quand on ne sây attend pas. Nous Ă©tions en auberge de jeunesse, des douches communes, une Pauline complĂštement apeurĂ©e de devoir enlever sa perruque devant des camarades. Alors, pour les rares fois oĂč je lâai fait, jâai du parler, raconter ce que jâavais c-vĂ©cu, Ă une professeur, pour que tout se passe bien, quâelle mâaccompagne et me rassure. Ăa nâa pas Ă©tĂ© sans stress mais finalement tout sâest trĂšs bien passĂ©. Pour autant, je comprenais Ă ce moment lĂ que je ne pourrais pas toujours me cacher, ni faire comme ci de rien nâĂ©tait. Il nây aurait pas toujours des personnes bienveillantes comme Elodie sur mon chemin et je devrais parfois faire face seule.
La révélation fait se dévoiler publiquement et fiÚrement pour briser les préjugés !
Alors, jâai dĂ©cidĂ© de parler, jâai voulu crier, tout balancĂ© et faire finalement la controverse de toute ma vie qui venait de se construire non pas comme je le voulais, mais comme on me lâa imposĂ©. Jâai trouvĂ© ma bouĂ©e de sauvetage, et un mois aprĂšs ce voyage, jâai commencĂ© mon compte Instagram Pauline Alopecia pour parler. Raconter mon histoire, puis doucement, aider les autres, mâaider moi, me faire grandir, mâengager personnellement dans la cause, vouloir me battre, trĂšs, trĂšs fort, et surtout, briser les codes, les tabous et toutes ces choses qui font que lâon croit au mal de perdre ses cheveux au lieu dây voir du bien.
Aujourdâhui, jâai acceptĂ© de supprimer en moi ces normes de fĂ©minitĂ©, dâenlever ma perruque, de parler de tout ce qui doit ĂȘtre Ă©voquĂ©, et, surtout, de ne plus jamais vouloir abandonner. Bannir aussi le mot impossible de mon vocabulaire a Ă©tĂ© primordial Ă ma reconstruction.
Aujourdâhui, je suis redevenue la petite Pauline souriante de 7 ans, mais en ayant bien grandi, en ayant pris conscience du monde dans lequel je vis, et en ayant appris Ă tirer du positif de chaque situation de ma vie.
L’alopĂ©cie m’a finalement apportĂ© de magnifiques opportunitĂ©s dans les medias !

Une visibilitĂ© pour l’alopĂ©cie dans les media grĂące Ă son tĂ©moignage !
- Je suis atteinte d’alopĂ©cie, et ma « diffĂ©rence » est aujourd’hui ma plus … sur AufĂ©minin.com
- Vivre avec une âdiffĂ©renceâ 10 questions Ă Pauline, touchĂ©e par lâalopĂ©cie sur Coaching Positive
- Pauline, atteinte d’alopĂ©cie, a fait de sa singularitĂ© une force ! sur L’optimisme
- Je n’ai pas de cheveux, et alors ? Quand Faiblesses supposĂ©es deviennent des forces sur Be Bold
- #BodyGlory : Pauline, La jeune femme qui assume fiÚrement son alopécie sur Les Eclaireuses
- Perdre mes cheveux ne m’empĂšcherait pas de vivre ! pour le Podcast Eclats de voix au fĂ©minin :
- Son passage dans l’Ă©mission Ca commence aujourd’hui :
Une carriĂšre de gymnaste accomplie malgrĂ© l’alopĂ©cie !


Des projets en pagaille pour son plus grand bonheur : Devenir une ambassadrice fiÚre et passionnée !
En fait tout ça me permet de faire des projets dingues, des rencontres incroyables et tout un tas de choses que je nâaurais jamais pu penser faire.
Je suis mĂȘme devenue ambassadrice dâinstagram ! C’est hyper symbolique pour moi quand je sais que câest en partie ce qui mâa remis sur pieds) et de Sun App, ceux qui me permettent de parler de lâalopĂ©cie mĂ©dicalement parlant !
Des projets dingues arrivent ! Je ne peux pas trop en dire, mais je peux au moins citer que ce combat et cet engagement mâa aussi permis dâendosser le rĂŽle de comĂ©dienne pendant quelques jours. Câest fou Ă quel point la vie est surprenante parfois, quand on ne si attend pas.
EDIT : La sĂ©rie française CitĂ©s est sorti sur Amazon Prime dans lequel Pauline tient un rĂŽle. La sĂ©rie est produite par Quad stories. (Ă l’origine de Hors normes ou encore Intouchables mais aussi LâArnacĆur tout de mĂȘme). Cette sĂ©rie se compose de 12 Ă©pisodes. Tous sont dâune durĂ©e dâune minute maximum.
L’originalitĂ© de cette nouvelle sĂ©rie dâAmazon Prime est qu’elle a entiĂšrement Ă©tĂ© tournĂ©e juste avec un iphone. La sĂ©rie Ă©voque avec Ă©moi des histoires de la vie d’ĂȘtre ordinaires dans des situations de vie extraordinaires. La sĂ©rie a Ă©tĂ© en majoritĂ© tournĂ©e Ă Paris !